Prédication du dimanche 26 septembre 2010 à Valréas

Publié le par E.R.F. - Valréas - Saint Paul Troix Châteaux

 

 

Culte à Valréas du 26 septembre 2010 – 2ème plaie d'Egypte : les grenouilles (Ex. 7-26)

 

Frères et sœurs,

 

 

En vous invitant à lire attentivement les Dix plaies d'Egpypte, ou comme les appellent les juifs les Dix merveilles, je vous invite non seulement à relire l'histoire d'Israël et de sa libération, mais encore à y découvrir les dix plaies qui frappent également notre monde actuel.

 

Dimanche dernier, l'eau changée en sang nous parlait de crimes et de violences qui font couler des rivières de sang dans l'histoire humaine.

 

Avec l'épisode des grenouilles, nous voici avec le deuxième fléau qui touche l'humanité.

 

Il est remarquable que les grenouilles sortent du Nil, mais aussi des rivières, des canaux et des étangs.

 

Avant de vous parler des grenouilles, je voudrais vous parler de tous ces bras d'eau qui communiquent entre eux. Jadis, avant l'invention de l'avion et même de la voiture, les voies de communication, les rivières, les canaux, les fleuves sont les voies de communication les plus rapides. On peut sillonner le pays dans tous les sens.

 

Quant aux grenouilles, leur nom en hébreu est : « Tséfardéa », un nom tout à fait étonnant, trop long pour être un mot hébreu. Un mot qui est en fait un jeu de mot puisque sa traduction littérale est : « l'essor du savoir ».

 

Du coup, un nouveau lien est établi entre les grenouilles, « le savoir qui prend son essor » et les rivières, les fleuves et les étangs puisque tous ces cours d'eau servent à circuler et faire circuler des informations, des connaissances, des savoirs.

 

L'Egypte est frappé par un fléau qu'il nous faut prendre à la fois au sens premier : de tous les cours d'eau sortent des grenouilles qui envahissent toutes les maisons. C'est là le résultat de la désobéissance du Pharaon à l'ordre de Dieu.

 

Il nous faut lire aussi ce récit dans un autre sens spirituel : les voix de communication regorgent d'une foule de connaissances non maîtrisées qui envahit tout le pays et bloquent la vie normale des gens.

 

Lorsqu'un pays se ferme à la voix de Dieu, il se produit un dérèglement des connaissances qui se mettent à pourrir la vie des gens.

 

L'Egypte était un pays réputé pour ses connaissances. On n'a pas encore fini de faire l'inventaire de tout ce dont ce pays était capable. Les médecins savaient opérer la cornée de l'œil, ils savaient trépaner des boîtes crâniennes qui cicatrisaient très bien. Ils avaient beaucoup de connaissances en médecine, en architecture. Nous ignorons toujours comment ont été bâties les grandes pyramides.

 

L'Egypte était très forte à cette époque. Son écriture était très élaborée, sa philosophie très poussée, son organisation politique et sociale complexe et raffinée.

 

Mais toutes ces connaissances deviennent une plaie quand la connaissance de Dieu est bafouée, quand la parole du Dieu juste n'est pas écoutée.

En effet, quand Dieu est oublié ou méprisé, l'être humain oublie qu'il est une créature limitée. Il s'enfle d'orgueil et finit par prendre la place de Dieu.

 

C'est ce qui se passe en Egypte : le pays est riche, ses connaissances sont étendues, mais ces connaissances lui montent à la tête. Le pays a même une déesse à tête de grenouille du nom de Hiquit, qui porte sur les papyrus un emblème du pouvoir.

 

Ne trouvez-vous pas que cette Egypte ressemble à notre société ? Nous sommes envahis pas la technique qui s'infiltre dans nos maisons, dans la moindre activité humaine. Nous sommes envahis de connaissance qui pullulent, nous avons accès grâce à la télévision, à la radio, à l'internet aux connaissances du monde entier. Mais en même temps, Dieu n'est plus écouté, sa parole n'est plus reçue avec reconnaissance, ni méditée.

 

Le problème n'est pas l'excès de connaissance, notre problème est le manque de sagesse pour gérer correctement nos possibilités quasi infinies. Nous pouvons tout faire, mais nous ne savons pas que faire.

 

Nous pouvons tout savoir sur un peuple lointain, mais nous ne savons plus vivre avec nos voisins, nos enfants, nos parents.

 

Nous pouvons tout savoir en quelques minutes sur une plante que nous ne verrons jamais à l'autre bout du monde, mais nous ne savons plus reconnaître et utiliser à bon escient les plantes qui poussent sur nos sols.

 

Nous avons des facilités extraordinaires pour vivre confortablement, mais nous perdons le sens de notre vie.

 

Nous sommes riches, et nous ne savons plus partager.

 

Nous avons des moyens de communications merveilleux, performants, des téléphones, des fax, des e-mails, des dizaines de radios, mais nous ne nous comprenons plus, le mensonge et la manipulation semblent le seul but de tout ce que l'on entend et l'on se méfie de tout.

 

Avec nos avions et nos voitures, nous pouvons aller au bout du monde, mais nous ne connaissons plus notre prochain et nous ne nous connaissons plus nous-mêmes.

 

Nos enfants sont devenus très savants sur l'atome ou le génome, mais ils ne savent plus ce qu'est un être humain, ce qu'est un homme, une femme, un enfant, un vieillard.

 

Le progrès scientifique peut guérir, et il faut s'en réjouir, mais il a donné aussi aux chefs des nations le pouvoir de faire sauter la planète plusieurs fois et cela fait aussi partie de la réalité.

 

Pour parler comme le livre de l'Exode, nos fleuves sont l'internet, nos rivières sont des informations de tous genres nous avons des canaux de télévision, des étangs de technologies, mais notre société a perdu accès à la source de vie qui est en Dieu. Du coup, tout ce qui sort de notre technologie moderne, de nos réseaux d'informations finit dans les plus brefs délais à la poubelle. Nos déchetteries regorgent d'objets qui étaient indispensables hier. Les journaux regorgent d'informations centrales hier, et aujourd'hui dans les poubelles de l'histoire.

 

Beaucoup de nos contemporains ne savent plus boire à la source de la vie qui est en Dieu, alors ils puisent de plus en plus dans les étangs, les rivières et les fleuves d'aujourd'hui de quoi apaiser une soif que rien ne peut éteindre. Mais ce qu'ils boivent est souvent infect.

Nous sommes devenus une société de l'accumulation : accumulation de connaissances : les enfants et les jeunes à l'école doivent en avaler toujours plus. Accumulation de bruits, de gadgets de distractions adultes. Accumulation de lois pour le parlement dont même pas la moitié n'est applicable dans la réalité. C'est le modèle de vie de notre société.

 

Nous accumulons faute de pouvoir trier, hiérarchise, choisir, limiter.

 

Ce qui manque à notre monde, à notre société, à nous-mêmes, c'est la sagesse qui vient de Dieu. La sagesse qui permet de contrôler les connaissances et la technologie, la sagesse qui connaît les limites.

 

Les savoirs, les connaissances, les moyens technologiques ne peuvent pas nous tenir lieu de sagesse, mais apportent au contraire la folie et le désordre.

 

« La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse » lisons-nous dans le livre des Proverbes (15,33). La crainte, cela veut dire ici le respect, c'est le respect du Seigneur qui est le commencement de la sagesse. Sans ce respect, le monde devient fou et déréglé. Nos connaissances et nos technologies qui ne sont plus contrôlées avec sagesse deviennent des nuisances.

 

La sagesse n'est pas dans l'accumulation de moyens, mais dans le discernement de ce qui est juste.

 

Dans ce monde où les possibilités sont de plus en plus nombreuses, nous avons été choisis pour écouter la voix de Dieu et progresser dans la sagesse qui vient de lui.

 

Dieu voulait libérer son peuple de l'esclavage en Egypte. Aujourd'hui encore, Dieu veut libérer le peuple qui lui appartient dans ce monde. Dimanche dernier, nous avons vu que l'esclavage de la violence était encore très puissant. Mais le peuple que Dieu veut libérer est encore esclave de la folie qui se fie aux objets, aux connaissances accumulées, mais que nous ne savons pas utiliser, faute de sagesse et de discernement.

 

C'est faute d'écouter la parole de Dieu que l'Egypte et notre monde, sombrent dans le désordre et le chaos.

 

Mais Dieu n'abandonne pas ce monde. Il veut le libérer. Il a envoyé Moïse en Egypte, puis Jésus dans le monde entier pour écouter cette parole, faite chair en Jésus Christ. Par sa Parole, il veut aujourd'hui libérer son peuple de l'esclavage. Il veut le conduire sur les sentiers de la justice.

 

Amen !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Prédications

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