Prédication du dimanche 11 octobre 2009 à St. Paul Trois Châteaux

Publié le par E.R.F. - Valréas - Saint Paul Troix Châteaux

Frères et sœurs,

 

de temps en temps avec Marie-Hellen, nous relisons nos BD, ainsi en ce moment nous lisons les quelques albums des aventures Astérix et Obélix que nous avons à la maison.

 

En particulier celui-ci qui met en scène les Normands, partis en voyage pour découvrir la peur.

 

L'auteur du Psaume 56 n'a pas eu à partir loin pour découvrir la peur, celle-ci lui est tombée dessus sous la forme d'un adversaire aux paroles malveillantes et aux intentions mauvaises.

 

Le mot « peur » revient trois fois dans le psaume. David a eu peur. Jésus aussi a eu peur à Gethsémané, il sue du sang et de l'eau et il demande « si cette coupe peut passer loin de moi ».

 

Nous ne sommes pas comme les Vikings de l'histoire d'Astérix, nous connaissons la peur. Peur de l'avenir, peur des autres, peur de l'insécurité, peur de soi-même parfois. Nous sommes devenus une société de la peur.

 

Les conséquences sont lourdes pour les jeunes enfants. Car pour grandir il faut connaître la confiance et non la peur.

 

Notre culture façonnée par des siècles de christianisme, avait appris à surmonter ses peurs, les peurs des guerres et des épidémies qui ont frappé toutes les générations passées. Malgré ces peurs très fortes, nos anciens avaient une confiance résolue en l'avenir. Ils croyaient en Dieu.

 

Rappelez-vous cet épisode dans le désert, peu de temps après la sortie d'Egypte. Les Israélites remplis d'ingratitude, murmurent contre Dieu, alors celui-ci envoie des serpents venimeux mordre les Israélites. Le camp des hébreux connaît l'horreur et l'effroi. Moïse intercède auprès de Dieu qui lui donne l'ordre de brandir un serpent de bronze. Tous ceux qui le regardent sont guéris, tandis que tous ceux qui regardent ailleurs continuent de mourir. (Nb 21).

 

Cette histoire montre que Dieu veut aider son peuple à regarder en face ce qui nous fait peur. Dieu ordonne de regarder le serpent de bronze pour vivre. Non pas pour être anéantis par ce qui nous effraie, mais au contraire pour surmonter notre peur et vivre.

 

Le contraire de la foi, ce n'est pas le doute ou l'incrédulité, c'est la peur.

 

Dieu vient combattre en nous la peur. La peur qui empêche de vivre, d'aimer, de partager. Notre grand ennemi prend le visage de ce qui nous fait peur.

 

Pour combattre la peur il n'y a qu'un moyen, c'est la confiance. Dans le Psaume 56, le mot « peur » est cité trois fois, mais chaque fois, le mot confiance lui est associé :

 

« Quand j'ai peur, je mets ma confiance en toi » (v.4) puis aux versets 5 et 12 la même phrase dit : « je lui fais confiance, je n'ai plus peur ».

 

Dans ce psaume, David a connu la peur, il reconnaît qu'il a dû s'enfuir. Il sait aussi qu'un autre jour il rencontrera encore ses ennemis. Jusqu'à la fin du Psaume, il sait que ses ennemis reviendront. Rien n'est définitivement réglé, mais il a confiance en Dieu. Et cette confiance lui donne le moyen de faire face à la menace qui l'entoure.

 

 Malgré les dangers qui l'entourent, malgré les menaces sur sa vie, David a confiance alors, c'est le dernier mot du Psaume, il avance « dans la lumière de la vie ».

 

La confiance en Dieu, c'est notre lumière dans le cœur, c'est ce qui nous permet d'avancer vers l'avenir, vers notre ennemi peut-être, sans être dominé par la peur.

 

J'ai parlé de la confiance en Dieu pour dire à quel point vivre dans la peur ou vivre dans la confiance sont deux choses radicalement différentes.

 

Mais d'où vient la confiance en Dieu, cette confiance si précieuse ?

 

Il y a trois autres répétitions dans le Psaume : versets 5, et deux fois dans le seul verset 11 : « Je loue Dieu pour la parole qu'il a dite ».

 

La confiance en Dieu ne tombe pas du ciel comme ça ! La confiance en Dieu se trouve dans la Parole de Dieu, dans la Parole que Dieu prononce. Une parole que Dieu prononce dès la Genèse pour faire sortir Adam et Eve de la peur où ils se sont cachés après avoir découvert leur nudité, leur peur et leur honte.

 

La parole de Dieu que connaît tout juif c'est la parole de l'Alliance. Dieu a promis d'être fidèle à Israël. Dieu a donné sa Parole, rien donc de réellement désastreux ne peut survenir : « quel mal pourraient me faire les hommes ? » écrit-il au verset 12. Dieu a promis, Dieu n'est pas menteur et il n'oublie pas ses promesses. La Parole de Dieu est solide, elle ne s'efface pas.

 

C'est la Parole de Dieu qui fait sortir David de la peur où il se trouve dans le Psaume. C'est le souvenir de ce qu'est vraiment la Parole de Dieu. Cette Parole a été pleinement incarnée par Jésus, Parole de Dieu faite chair.

 

Déjà, David prophétise la fuite à venir de ses ennemis au verset 10 : « le jour où je t'appellerai au secours, mes ennemis devront faire demi-tour »

 

Avec Jésus encore bébé c'est Hérode qui prend peur et qui tremble et après lui, les prêtres pourris de Jérusalem, les pharisiens hypocrites, et jusqu'aux démons qui prennent peur, qui tremblent.

 

La Parole de Dieu est puissante. Elle chasse la peur. D'où vient alors que nous ayons encore peur ?

 

La peur est chassée par la confiance, la confiance vient de la parole de Dieu : peur, confiance, Parole de Dieu !  Il manque encore un mot dans cette suite. C'est le mot courage.

 

Il ne figure pas tel quel dans le Psaume 56, mais si le mot ne figure pas, la chose est bien présente. David ira de l'avant, son pied ne fera pas le pas fatal, il fera ce qu'il a promis et accomplira les sacrifices de reconnaissance.

 

Le courage est l'enfant de la confiance. Dieu veut pour son Eglise des hommes et des femmes courageux.

 

Courage de se déclarer chrétien, courage d'annoncer l'Evangile, courage de l'endurance pour continuer la route malgré l'indifférence et l'hostilité, courage pour tenir dans nos métiers, nos vies de famille, notre vie sociale, au milieu des difficultés.

 

 

La conclusion d'Astérix chez les Normands était que celui qui ne connaît pas la peur ne peut pas non plus connaître le vrai courage.

 

Mais ce qu'Astérix ne dit pas, c'est le chemin qu'il y a entre  la peur et le courage. Ce chemin entre la peur et le courage est parfaitement décrit par le psaume 56 : entre les deux il y a la confiance et la Parole de Dieu.

 

Nous ne manquons pas de motif d'avoir peur n'est-ce pas ? Peur pour nous-mêmes ou pour nos proches. Alors n'ayons pas peur de nos peurs. L'œuvre de Dieu aujourd'hui est de nous permettre de revenir à sa Parole, retrouver la confiance et le courage dont le monde a besoin et que Dieu veut lui donner, afin que nous puissions marcher « dans la lumière de la vie ».

 

Amen !

 

Publié dans Prédications

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