Prédication du 24 mai 2009 à Saint-Paul Trois Châteaux

Publié le par E.R.F. - Valréas - Saint Paul Troix Châteaux

(Eph3-14b)

Culte à Valréas et à St Paul, du 24 mai 2009

 

Ephésiens 3, 14 – 4,6

 

Frères et soeurs,

 

Au moment où l'auteur de l'Epitre aux Ephésiens rédige son écrit, il est en prison. L'Epitre comporte trois parties :

 

Dans la première partie de l'Epitre lue au cours des trois dimanches précédents, Paul s'émerveille devant le projet de Dieu de faire des croyants d'origine juive ou non-juifs, un seul peuple en Christ.

 

Dans la troisième partie, Paul appelle ses lecteurs à vivre leur vie nouvelle en Christ.

 

La deuxième partie que nous lisons aujourd'hui et que nous lirons et méditerons encore dimanche prochain, est la charnière entre les deux. Dans ce passage, Paul nous montre quatre dispositions, quatre mesures visant à développer la vocation de l'Eglise d'Ephèse, comme de toute Eglise.

 

Ces quatre dispositions sont : le soin, la sécurité, la sollicitude et la solidité.

 

Le soin tout d'abord. Paul prie pour les chrétiens d'Ephèse : « je me mets à genoux devant Dieu le Père … je lui demande que, selon la richesse de sa gloire, il fortifie votre être intérieur par la puissance de son Esprit ».

 

Prier fait partie de l'action de Paul. Prier n'est pas une affaire spécialisée pour les chrétiens contemplatifs. Prier est pour Paul une nécessité, car l'Eglise est l'affaire, d'abord, de Dieu. Dieu agit en premier et la prière, c'est participer à l'action de Dieu.

 

Dans sa prison, comme il l'a fait souvent, Paul prie. Il demande que la vie de l'Eglise puisse connaître et voir se déployer la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur de l'amour de Dieu.

 

L'amour de Dieu est incommensurable, mais il nous faut cependant le recevoir dans toutes les mesures de notre vie. Il est question de croissance, de développement. Il est question dans ce passage que l'Eglise donne toute sa mesure.

 

Pourtant, à cette époque, l'Eglise d'Ephèse était petite, comme d'ailleurs étaient petites toutes les Eglises fondées par Paul. Mais l'apôtre est un homme de vision. Il voit ce que Dieu est capable d'accomplir pour l'avenir. Il voit les promesses et les mesures considérables qui seront celles de cette Eglise dans les siècles à venir.

 

Alors Paul prie. Il prend soin de cette Eglise en priant pour elle.

 

Arrivés ici, j'aimerais simplement vous poser deux questions : avons-nous, nous aussi une vision pour que notre Eglise puisse un jour donner toute sa mesure à l'amour de Dieu ?.... Prions-nous avec persévérance pour que cette vision se réalise ? ….

 

La deuxième caractéristique de ce passage est la sécurité de l'apôtre quant à l'avenir de l'Eglise.

 

Paul, éloigné de l'Eglise à laquelle il s'adresse, emprisonné pourrait être inquiet pour cette petite Eglise. Rien de cela ! Il est tranquille !

 

Sa prière s'achève par un chant de confiance : « A Dieu qui a le pouvoir de faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou même imaginons, par la puissance qui agit en nous, à lui soit la gloire dans l'Eglise et par Jésus Christ, dans tous les temps et pour toujours ! Amen ! »

 

Paul se s'arrache pas les cheveux pour imaginer les scénarios de l'avenir. Paul croit en un Dieu vivant qui n'a pas déménagé. Il continue de veiller sur son Eglise et de lui donner un avenir au delà de ce que nous pouvons demander et imaginer.

 

Dieu continuera d'édifier et de vivifier son Eglise. Malgré les difficultés réelles de l'apôtre et de l'Eglise, pas de propos défaitistes, pessimistes ou découragés.

 

L'Eglise est en sécurité, parce que Dieu « agit en nous » (v.20)

 

Comme Paul, nous sommes invités à confesser : « A lui soit la gloire dans l'Eglise et en Jésus Christ »

 

C'est cette confession de foi qui a été reprise par les réformateurs comme le coeur vivant de leur pensée, de leur action et de la vie chrétienne ;  c'est avec ces mots que Jean-Sébastien Bach, signait toutes ses partitions : « A Dieu seul soit la gloire ».

 

J'en arrive au troisième mot annoncé : la sollicitude de l'apôtre.  Il n'est pas question seulement d'une bonne théologie, d'une bonne compréhension du salut. La gloire de Dieu, n'est pas de la théorie.

 

Paul veut que l'Eglise pratique dans sa vie la grâce reçue dans l'intelligence et la révélation. Il entend que gloire soit effectivement rendue à Dieu. Alors il en tire les conséquences pratiques :

 

« conduisez-vous d'une manière digne de cet appel. Soyez toujours humbles, doux, patients, supportez-vous les uns les autres avec amour ».

 

Les obstacles ne manquent pas au renouvellement de nos relations ! Aujourd'hui, comme à l'époque de l'apôtre. Les motifs de bagarres existent aujourd'hui comme ils ont existé jadis, mais il faut les surmonter, c'est là notre vocation d'Eglise et de chrétiens.

 

Tout ce que le monde ne sait pas faire, tout ce que nous ne savons pas faire, l'Eglise, qui puise à la source de la vie et du pardon apprend à le faire. C'est pénible, oui ! On n'en a pas toujours envie, c'est vrai ! Mais c'est aussi notre appel et pour vivre cette sollicitude, pour l'entrevoir, pour la désirer, nous ne sommes pas seuls : le Christ et l'Esprit Saint nous sont donnés en abondance.

 

J'en arrive au dernier mot qui caractérise ce passage : la solidité.

 

Paul  développe ce thème autour du mot « unité ». Il y a un seul corps, un seul Esprit-Saint, une seule espérance, un seul Seigneur, un seul baptême, une seule foi, un seul Dieu qui agit par tous et demeure en tous.

 

Un seul ! Le mot « seul » ne veut pas dire que chacun va vivre dans son coin. Mais plutôt en relation nécessaire et en action mutualisée avec les autres.

 

Vivre unis ne veut pas dire gommer nos différences, mais les mettre en perspectives en étant unis en Christ.

 

Ce n'est pas nous qui faisons l'unité de l'Eglise, c'est Dieu. Ce n'est pas nous, même le meilleur parmi nous, qui faisons la solidité de l'Eglise, c'est le Christ !

 

Vivre en Eglise, c'est vivre la richesse de nos talents multiples en les unissant en Christ ! En découvrant ainsi la solidité et la paix d'une construction nouvelle et unie en Christ et par lui.

 

Soin de l'Eglise dans la prière, sécurité pour l'avenir, sollicitude dans les relations, solidité dans l'unité de foi, voilà l'invitation concrète à découvrir ce que signifie vivre en Christ !

 

Amen !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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