Prédication du culte du 3.5.2009 à Saint-Paul-Trois-Châteaux

Publié le par E.R.F. - Valréas - Saint Paul Troix Châteaux

Culte à St Paul Trois Châteaux, du 3 mai 2009

 

Ephésiens 1, 1 – 23

 

Frères et soeurs,

 

Jusqu'à l'été, nous allons cheminer avec l'Epître aux Ephésiens. Aujourd'hui le premier chapitre a déjà été lu et prié plusieurs fois depuis le début de ce culte.

 

Paul est l'auteur présumé de l'Epître. Pour faire simple, je parlerai de l'auteur comme si c'était Paul. Paul donc, se présente dès les premiers mots comme apôtre, c'est à dire comme un envoyé, comme un ambassadeur. Le message qu'il délivre en tant qu'ambassadeur est toujours le même d'une Epitre à l'autre et il est toujours résumé avec ces mots : « la grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ».

 

Cette salutation nous montre que nous avons, nous aussi, à dire une parole, à être un ambassadeur de Dieu. Dans notre vie, nous n'avons pas seulement à parler de nous, à dire nos pensées et nos voeux, mais nous sommes aussi des porte-paroles. Nous avons un message à présenter en parole et en actes de la part de Dieu. Nous avons à présenter quelque chose que nous avons nous-même reçu. Le message de Paul vient d'ailleurs, il parle pour quelqu'un d'autre. Paul est un médiateur et nous devons nous aussi penser notre propre vie comme celle d'un médiateur.

 

Le message à transmettre n'est pas une morale, ni une doctrine, le message à transmettre, c'est la grâce et la paix.

 Après cette salutation joyeuse, Paul poursuit avec une louange, une sorte de cantique, d'hymne introductif à toute la lettre. Un hymne qui a une structure en trois parties bien repérables : 

3-4 : Béni soit le Père, qui nous a élus depuis la fondation du monde, source de toute bénédiction

 4-12 : Béni soit le Fils Jésus-Christ qui nous révèle notre vocation d’enfant de Dieu.

 13-14 : Béni soit le Saint-Esprit, qui scelle notre alliance à Dieu par Jésus-Christ

 Partant de cette structure nous pouvons repérer les trois actions du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Ces fonctions sont fondamentalement liées au temps :

Le Père, qui nous précède, me dit d’où je viens. Qui d’entre nous a choisi son passé ? En pensant à telle ou telle circonstances dans notre existence ou celle de nos ancêtres, nous pouvons être rongé par le regret. Et bien à l'origine de ma vie, il y a une pensée bienveillante totale à mon égard qui me précède. Je ne viens pas d'un obscur hasard, mais je viens d'une pensée bienveillante.

 « Béni soit le Père qui nous a bénis de toute bénédiction ». Paul ne craint pas les répétitions. Nous pouvons bénir Dieu,  dire de bonnes choses sur Dieu, car Dieu est celui qui dit de bonnes choses sur nous.

 Le Fils nous rachète, en cela et les multiples « nous » de ce chapitre, qui émaillent le texte renforcent cette idée, il nous inscrit dans la réalité du monde, ici et maintenant. Il m’aide à me situer dans mon présent « où je suis ». Le salut n'est pas seulement une oeuvre cosmique, mais une libération concrète ici et maintenant dans notre vie de chaque jour.

 C'est le vocabulaire de la liberté qu'utilise Paul : « nous sommes délivrés, en lui nos fautes sont pardonnées ».

 Comme Moïse a conduit le peuple hébreu vers la Terre Promise en franchissant la mer pour sortir de l'esclavage, Jésus accomplit pour l'humanité entière une oeuvre de délivrance : libération du Mal, de l'esprit de mort. Nous ne sommes plus enfermés dans un cachot, celui de nos peurs et du malheur, mais libérés pour entrer dans une nouvelle condition, qui est d'être enfants adoptifs de Dieu.

Cette filiation est solide. Elle est fiable, plus que tout. Paul écrit : « En Christ, vous avez cru et vous avez été marqués du sceau du Saint Esprit ». Cela veut dire que j'appartiens à la vie et non plus à la mort. J'appartiens à la joie et non plus à la tristesse. J'appartiens à Dieu et non plus au Mal. Le Saint-Esprit me rassure quant à ce qui m’attend, une sorte d’assurance sur ma vie, de garantie que celui qui me précède, qui m’inscrit dans la réalité de ce monde, ne m’abandonnera pas.

 J'aimerais relire ces mots du verset 4 : « Dieu nous a choisis en Christ, avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard, dans l'amour ». Je souhaite que vous puissiez entrevoir ce matin une grande vérité biblique nous concernant. Dieu ne veut pas simplement que nous soyons saints, que nous devenions irréprochables. Ce passage le dit clairement et il en rejoint bien d'autres : Dieu nous regarde déjà comme saints et irréprochables en Christ.

 A moins d'être débordants d'enflures et d'orgueil, nous, si nous devions parler de nous-mêmes, nous exprimerions une  quantité de défauts, de regrets peut-être. Lorsque nous parlons des autres, nous sommes prompts aussi à considérer leurs problèmes.

 Or, l'Evangile consiste en ceci que Dieu nous regarde tous comme justes et irréprochables, grâce au Christ. C'est cela la vérité définitive de Dieu sur notre vie.

 De la même manière, Dieu n'a pas simplement l'intention de nous pardonner nos péchés, il a déjà pardonné nos péchés, il nous a délivrés, nous sommes à Lui. C'est fait ! Dieu nous considère comme justes, il voit en nous, déjà, l'achèvement de ce que nous sommes péniblement en train de devenir. Son esprit en nous fait son oeuvre, une oeuvre déjà anticipée avant même la fondation du monde.

Ainsi cette expression trinitaire de l'action de Dieu dit la totalité de mon existence, ainsi elle me fait accéder à l’universel. Elle dit et répond aux angoisses existentielles de toute humanité :

D’où viens-je ? Où suis-je ? Où vais-je ?

Dans un monde où temps et espace s’accélèrent, ces questions renforcent leur poids sur nos existences. En cela cette conception trinitaire nous ancre comme un trépied, dans ces trois dimensions de l'existence : passé, présent, avenir.

 Pourquoi tout cela ? Pourquoi Dieu nous a-t-il choisis dès avant la fondation du monde ? Pourquoi Jésus a-t-il versé son sang pour nous donner la liberté ? Pourquoi le Saint-Esprit vient-il sceller en nous une alliance indestructible ?

 

Pourquoi l'Evangile ? Pourquoi la grâce ? Pourquoi la paix ? Paul répond à cette question en deux temps :

D'abord, c'est pour que nous soyons justes, saints et irréprochables. Ensuite, c'est pour que nous puissions rendre gloire à Dieu. Il y a deux finalités, deux objectifs au plan de Dieu.

 

Jean Calvin prend un exemple pour expliquer ce double objectif : C'est un peu comme lorsque un maçon construit une maison : le premier but pour lui, c'est de faire la maison commandée par le promoteur, l'architecte, conformément aux lois. C'est son travail et il sera payé pour cela. et le deuxième but, c'est qu'il y ait pour une famille la possibilité d'habiter la maison.

 

Nous avons été prédestinés pour être saints et irréprochables, c'est le but premier et le but second, Paul commence avec les mêmes mots : « nous avons été prédestinés pour être à la louange de sa gloire ». L'expression revient quatre fois dans notre passage. C'est pour glorifier Dieu.

 

Rendre gloire à Dieu, c'est montrer le vrai visage de Dieu. C'est aussi montrer le vrai visage de l'humanité. C'est la mission de l'Eglise, le corps du Christ, c'est notre vocation et notre mission.

 

Amen !

 

Publié dans Prédications

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