Prédication du dimanche 1er. juin 2008

Publié le par E.R.F. - Valréas - Saint Paul Troix Châteaux

(Jc2-14)

Culte à St Paul du 1er juin 2008.

La foi et les oeuvres

 

Avant le culte : apprentissage du N° 764 : J'aime ta parole Seigneur ...

 

-         Prélude musical

-         accueil

-         chant N° 206, str 1 à 3 : Nous venons dans ta maison ...

-         louange avec le Psaume 93

-         cantique N° 159 : Je chanterai le nom du Seigneur ...

-         rappel de la loi

-         confession du péché avec le N° 432 : Sonde-moi, Ô Dieu ...

-         proclamation du pardon

-         chant N° 165 : rendez grâce au Seigneur ...

 

-         message aux enfants : l'obéissance

-         chant N° 764 : J'aime ta parole, Seigneur ...

-         lecture biblique : Jacques 2, 14 - 26

-         prédication

-         interlude musical

-         cantique N° 534 : Seigneur, fais de nous ...

 

-         offrande

-         annonces pour la vie de l'Eglise

 

-         Ste cène avec les cantiques N° 863 et 875

-         Exhortation et bénédiction

-         Postlude musical

 


Frères et sœurs,

 

Avec ce passage de l'Epître de Jacques, nous voici au cœur d'une des plus grande querelle théologique dans l'Eglise d'Occident : il s'agit de l'articulation entre la foi et les œuvres.

 

Cette question qui a entraîné la division de l'Eglise concerne le Salut : comment est-on sauvé ? Qui sauve qui ? Lorsque au XVI° siècle la querelle a éclaté, elle avait comme cause le commerce des indulgences. Le pape demandait aux moines dominicains de vendre des parts de salut, des parts de pardon, des parts de paradis. L'argent récolté a ainsi a permis de construire la basilique St Pierre à Rome. Luther s'est élevé violemment contre ce commerce qui laissait entendre que les êtres humains, avec leur argent, pouvaient s'acheter le pardon de leurs fautes et leur salut.

 

Luther, comme d'ailleurs d'autres catholiques de l'époque, a affirmé à partir des Ecritures et de l'œuvre du Christ, que l'on n'est sauvé que par la foi en Christ et par la foi en Christ seulement.

 

De quoi sommes-nous sauvés ? On est sauvé du péché. C'est la réponse traditionnelle de l'Eglise. Or le péché ce n'est pas une faute morale, le péché c'est un état de l'être humain qui est entièrement coupé de Dieu. Dans cet éloignement, l'être humain est pécheur, mortel et maudit. Il vit son existence comme un condamné à mort. Dans les camps de condamnés, il se trouve toujours des condamnés pour devenir les capos et les tortionnaires de leurs comparses. C'est le sort que nous connaissons. Le désespoir guette les êtres humains à chaque pas et parfois le désastre fond sur nous d'une manière injuste et cruelle.

 

Etre sauvé signifie que notre vie n'est pas vouée à la malédiction, au péché, à la mort, à la révolte. Nous ne sommes pas destinés à devenir des ennemis les uns pour les autres. Nous sommes destinés à la vie, à l'amour, à la liberté, à la bénédiction, à la paix, à la joie.

 

Nous sommes arrachés au Mal et à la malédiction, à la condamnation. Voilà ce qu'est le Salut. Ce salut nous ne pouvons pas le gagner par nous-même. Nous ne pouvons pas arriver à la joie, à la paix à l'amour par nos seules forces. Toutes nos tentatives pour nous arracher à la condamnation en étant gentil avec les autres, généreux, tous nos essais pour être quelqu'un de bien, pour nous faire bien voir de Dieu et des autres, toutes nos œuvres, mêmes les meilleures ne transforment pas notre vie, la totalité de notre vie. Or Dieu veut nous sauver entièrement. Mais ce salut que nous ne pouvons pas gagner a été accompli pour nous par l'envoyé de Dieu : Jésus. Cela implique que nous nous ne pouvons pas faire notre salut, nous ne pouvons que le recevoir, comme un mendiant.

 

Cela, c'est la doctrine du Salut par la foi. Cette doctrine est parfaitement résumée par Paul qui dit aux Romains (1, 17) « La bonne Nouvelle révèle comment Dieu rend les hommes justes devant lui : c'est par la foi seule ».

 

Nous ne sommes pas sauvés par nos bonnes œuvres, notre comportement, nos bonnes actions. Les œuvres charitables que nous faisons sont désintéressées, elles sont les conséquences du salut, elles ne donnent aucun mérite à celui qui les accomplit. Elles peuvent être faites dans l'anonymat, elles peuvent être impopulaires, incomprises, modestes, cela n'a pas d'importance. L'action humaine est libérée de tout narcissisme. Sous la conduite de l'Esprit Saint l'être humain accomplit les œuvres créatrices, originales au service du prochain que Dieu lui permet de faire. Les œuvres sont les conséquences du salut et non pas la cause de celui-ci.

 

Le problème dans le protestantisme, c'est que, parfois, on a fait du salut par la foi seule un système intellectuel : on est sauvé par la foi, alors, les œuvres humaines, les œuvres de la charité sont inutiles.

 

Or l'apôtre Jacques déjà au tout début du christianisme répond à ce poison. La foi chrétienne n'est pas une doctrine, même excellente. La foi chrétienne c'est une vie transformée !

 

Jésus lui-même souhaite que notre vie produise des œuvres, comme un arbre porte des fruits : « Je suis le cep et vous êtes les sarments. Un rameau ne peut porter du fuit sans être uni à la vigne, de même vous ne pouvez porter du fruit si vous n'êtes pas unis en moi » dit-il dans Jean 15. Il dit aussi « celui qui croit en moi fera les œuvres que moi je fais et il en fera de plus grandes encore parce que je vais auprès du Père ». (Jn 14,12)

 

Sans ambiguïté il dit aussi « votre lumière doit briller devant les hommes afin qu'ils voient le bien que vous faites et qu'ils louent votre Père qui est dans les cieux ». (Mt 5,16).

 

Et l'apôtre Paul dit clairement aux Ephésiens (2,10) : « Dieu nous a formés, il nous a créés dans note union avec Jésus Christ, pour que nous menions une vie riche en œuvres bonnes, ces œuvres qu'il a préparées d'avance pour nous afin que nous les pratiquions »

 

Le problème dans notre vie, c'est quand on comprend la foi comme quelque chose de statique, comme un état intérieur immobile.

 

On divise alors notre vie en deux parties : il y a d'un côté le cœur qui est censé croire et d'un autre côté le reste de notre vie, censé agir indépendamment de notre foi. Mais Dieu est venu nous sauver pour donner une cohérence à toute notre vie à partir du noyau central de notre identité reconstruite par lui.

 

La dissociation dans l'existence entre la foi et les œuvres est une entreprise des plus diaboliques qui soit. C'est la tentation de l'humanité depuis toujours. Esaïe (55,11) disait déjà de la part de Dieu : « ma parole, ma promesse ne revient pas à moi sans avoir produit d'effet, sans avoir réalisé ce que je voulais, sans avoir atteint le but que je lui avais fixé ».  

 

Quand Dieu a appelé Abraham, il ne lui a pas dit « crois en moi ». Il lui a dit « lève-toi et va ! » Comment savons-nous qu'Abraham a cru en Dieu ? Non pas parce qu'il a intellectuellement, émotionnellement cru en Dieu en restant assis à Harân. On sait qu'Abraham a cru en Dieu parce que Abraham a obéi et s'est mis en route et c'est ainsi qu'il a cru. On ne peut pas séparer la foi et les œuvres dans notre vie.

 

Dieu ne nous sauve pas en raison de nos œuvres, bonnes ou mauvaises, cela est vrai. Mais quand le salut commence à devenir une réalité dans notre vie, nous ne pouvons pas séparer la foi et le reste de notre vie.

 

On ne peut pas être chrétien sans être pratiquant. Un prêtre catholique me racontait que lorsque des personnes sur la défensive lui disaient « je suis croyant, Monsieur le curé, mais pas pratiquant », il répondait : « c'est comme moi, je suis nudiste, mais je ne suis pas pratiquant ».

 

L'action de Dieu vise à unifier en nous la volonté et l'action, la foi intérieure et la vie extérieure. La foi sans les œuvres, cela n'existe pas.

 

La foi agit au centre de notre vie pour installer en nous une assurance indestructible : celle d'être aimé de Dieu, justifié par lui. A partir de cette fondation dans la foi, toute notre vie se réorganise, se réoriente pour témoigner de la grâce.

 

Comment sait-on qu'Abraham avait la foi ? Grâce à ses pieds : Parce qu'il s'est mis en route !

 

Comment sait-on que Moïse avait la foi ? Grâce à ses mains quand il a étendu son bâton au dessus des eaux de la Mer Rouge qui se sont séparées ; Comment sait-on que les quatre hommes à Capernaüm avaient la foi ? Parce qu'ils ont porté leur ami paralysé sur le toit pour qu'il rencontre Jésus.

 

Comment sait-on que Matthieu, Pierre, Jacques, Jean et André avaient la foi ? Parce qu'ils ont suivi Jésus. La foi est une mise en route et la mise en route sans une route cela n'existe pas. La foi sans les œuvres, cela n'existe pas.

 

Quelle est l'œuvre que Dieu attend de moi dans ma vie ? Quelle est l'œuvre que Dieu attend de son Eglise dans laquelle il m'a placé ?

 

Jacques nous donne des indications pour répondre : « si un frère ou une sœur a besoin de vêtements et n'aient pas assez à manger, à quoi cela sert-il que vous leur disiez au revoir, portez vous bien, nourrissez-vous suffisamment, si vous ne leur donnez pas ce qui est nécessaire pour vivre ? Il en est ainsi de la foi, à elle seule si elle ne se manifeste pas par des actes, elle est morte ».

 

Les œuvres du croyant et de l'Eglise sont voulues par Dieu dans l'environnement dans lequel on vit. De quoi les gens autour de nous ont-ils concrètement besoin ? Qu'est-ce que nous avons reçu comme talents spirituels, comme moyens matériels à mettre en œuvre là où nous sommes ? Au niveau individuel cela se passe dans notre famille, à notre travail, dans notre voisinage. Au niveau d'une Eglise, cela se passe dans le milieu humain où nous sommes appelés à témoigner ensemble de notre foi.

 

Que le Dieu tout-puissant nous renouvelle dans notre foi et qu'il nous fasse porter joyeusement les fruits qu'il attend de nous.

 

Amen !

 

(prière d'intercession  - à lire lentement avec des pauses)

 

 Notre Dieu notre Père,

Nous te bénissons pour nous avoir préparé pour ton Eglise, notre nourriture dans ta Parole et dans ce pain et ce vin partagé.

Nous te prions pour te demander de nous aider à porter les fruits que tu attends de nous. Rapproche-nous sans cesse de toi pour cela. Continue de guérir, de réparer tout ce qui en nous est encore brisé et abîmé par l'œuvre du mal.

Nous te prions pour les enfants de notre Eglise, leurs parents et les responsables qui les encadrent. Nous te confions la meute de louveteaux avec Isabelle et Rodolphe. Bénis leur engagement.

Nous te confions la journée d'Eglise de dimanche prochain et tous ceux qui la préparent, pour qu'elle soit une journée fraternelle et joyeuse.

Nous te prions pour notre pasteur, pour son ministère dans notre paroisse et pour sa famille. Viens les renouveler et les fortifier. Nous te prions pour ton Eglise universelle. Pour qu'elle soit ferme dans sa foi et audacieuse dans les œuvres que tu attends d'elle.

Nous te confions les endeuillés, les malades et les fatigués dans note entourage et dans notre famille. Donne-leur ta consolation.

Nous te prions pour les autorités de notre pays. Donne-leur de la sagesse pour conduire la vie du pays et participer efficacement au niveau international à la lutte contre les fléaux meurtriers en Chine, en Birmanie et ceux qui sévissent en Afrique. 

Nous te disons ensemble : Notre Père ...

 

 

Publié dans Prédications

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